Choisir son support pour investir en bourse est une étape importante. Entre le PEA, le PEA-PME, le compte-titres et même l’assurance-vie, les possibilités sont nombreuses.
Dans cet article, je vous explique comment choisir le type de compte et l’intermédiaire qui vous conviendra.
I / Quel type de compte ouvrir ?
A / Le PEA : le choix de la fiscalité allégée
Créé en 1992, le Plan Epargne Action a été conçu pour réconcilier les français avec la bourse.
Son principal avantage réside dans son régime fiscal : en investissant via un PEA, vous êtes exonéré d’impôts sur vos plus-values !
Depuis le 1er janvier 2018, vos plus-values et vos dividendes sont imposés selon la “Flat Tax” de 30%. Cette dernière se décompose en 12,8% d’impôts et 17,2% de prélèvements sociaux, qui eux, restent redevables même au sein d’un PEA.
Vous n’échapperez pas non plus à la taxe sur les transactions financières, de 0,3% du montant de chaque transaction portant sur des actions d’une entreprise française dont la capitalisation est supérieur à un milliard d’euros.
Et pour profiter de ce maigre cadeau fiscal, certaines conditions s’imposent.
Tout d’abord, les versements vers le PEA sont limités à 150 000€, ce qui fait que les épargnants les plus fortunés devront obligatoirement passer par un compte-titre pour investir au-delà de ce seuil.
Il en va de même pour acheter des actions étrangères : seuls les titres émis dans des pays faisant partie de l’union européenne sont disponibles à travers un PEA.
Cette enveloppe ne peut d’ailleurs pas contenir de produits plus exotiques, comme des obligations, des options ou des produits dérivés, et la sélection concernant les ETF disponibles en est de ce fait réduite (seuls 25% d’entre eux sont accessibles via un PEA).
Enfin, il ne faudra pas retirer vos avoirs pendant une durée d’au moins 5 ans, sans quoi votre compte sera clôturé, et vous ne pourrez pas bénéficier de la fiscalité avantageuse.
Les règles qui existaient concernant les retraits et versements au-delà de cette durée de 5 ans ont été supprimées : libre à vous de déplacer vos fonds comme bon vous semble, tant que vous respectez le plafond des 150 000€.
B / Combiner avec le PEA-PME
Créé en 2014, le PEA-PME est le petit frère du PEA, suit le même régime fiscal et obéit aux mêmes règles concernant les retraits.
Les versements, au contraire, peuvent être plus importants : jusqu’à 225 000€.
Ce plafond ne se cumule pas avec celui du PEA : en combinant les deux plans d’épargne, vous ne pourrez verser au maximum que 225 000€.
Attention, si vous avez déjà atteint le plafond de versement maximal sur votre PEA, vous ne serez autorisé à verser que 75 000€ sur votre PEA-PME fraîchement ouvert !
Les restrictions concernant les actions que vous pouvez insérer en portefeuille sont plus sévères : seules les PME (petites et moyennes entreprises) et les ETI (entreprises de taille intermédiaires) sont éligibles au PEA-PME.
Pour cela, il faut que leur effectif soit inférieur à 5000 salariés, et respecter l’un ou l’autre des critères suivants :
- Le chiffre d’affaires est inférieur à 1,5 milliards d’euros
- Le total du bilan est inférieur à 2 milliards d’euros
Ce n’est pas la peine de vous tracasser avec ces détails techniques : vous ne pourrez voir sur votre plateforme que les titres que vous êtes autorisé à acheter.
Cependant, avoir seulement un PEA-PME n’est pas suffisant. Pour investir convenablement, il vous faudra en plus un PEA ou un compte-titres.
C / L’assurance-vie, que faut-il en penser ?
Si l’on connait l’assurance-vie pour son fonctionnement à capital garanti, il est tout à fait possible de booster son contrat en y incluant des actions !
D’ailleurs, le rendement négatif des obligations d’état va poser de gros problèmes pour les contrats d’assurance-vie, dont les rendement fondent depuis plusieurs années.
Les assureurs eux-même poussent leurs clients vers des contrats d’assurance à 100 en unité de compte.
Cette enveloppe est plutôt prévue pour une optique patrimoniale, puisque l’on s’inscrit dans une logique de transmission.
Dans le cadre d’une gestion libre, c’est également le support qui présente le moins d’intérêt, et dont les frais peuvent s’avérer être plus élevés.
Mais ne vous trompez pas, l’assurance-vie est un dispositif intéressant.
Cependant, elle n’est pas la plus adapté par rapport à notre objectif. Comme pour le PEA-PME, un PEA ou un compte-titres sera nécessaire pour de la gestion active.
D / Le compte-titres : ma préférence personnelle
Malgré les différentes incitations fiscales, j’ai décidé d’investir grâce à un compte-titres, et ce, pour plusieurs raisons.
Les contraintes concernant les produits disponibles sont beaucoup trop fortes. Je n’envisage pas un instant d’investir en bourse sans avoir accès aux obligations.
Et même si les rendements du marché obligataire sont anecdotiques ces derniers temps, des solutions existent à l’étranger, comme par exemple les obligations chinoises.
J’utilise rarement des ETFs, puisque je préfère détenir directement les actions en portefeuille. Cependant, ils peuvent permettre d’accéder à certains marchés exotiques, auxquels mon courtier ne me donne pas accès.
Ainsi, les ETFs non-éligibles au PEA sont ceux qui m’intéressent le plus !
Concernant les produits dérivés, il s’agit d’outils complexes à maîtriser, mais qui se révèlent très utiles pour monter des stratégies élaborées. Ces instruments s’adressent plutôt à des investisseurs expérimentés et ne sont clairement pas indispensables pour des investisseurs moins érudits, ou au portefeuille plus modeste.
Le compte-titre convient donc parfaitement à mes besoins, et je ne souhaite pas me priver de ma liberté, car je considère que l’exonération de 12,8% est trop faible, relativement aux contraintes : je souhaite pouvoir disposer de mes fonds comme bon me semble.
Cet article de Café de la Bourse répond à toutes les questions que vous pourriez vous posez sur l’ouverture d’un compte-titres !
Finalement, entre un PEA ou un comptes-titres, rien ne vous empêche d’avoir les deux !
Vous pourriez très bien allouer un montant à votre PEA, pour investir uniquement sur les actions françaises et européennes, et utiliser le compte-titres pour vos opérations à l’étranger.
II / Quel intermédiaire choisir ?
A / La fausse bonne idée : sa banque
En matière d’épargne, le premier réflexe est de penser à sa banque, car il s’agit de la solution de facilité.
Si votre intermédiaire financier de prédilection peut effectivement vous ouvrir le compte de votre choix, cela s’avère généralement être une mauvaise option, car cela coûte cher.
Les banques facturent des droits de garde annuellement, même si vous n’effectuez aucune opération, et les tarifs concernant les ordres sont plus élevés que chez les courtiers en lignes. Enfin, il vous faudra parfois payer un abonnement pour disposer des données du marché en temps réel.
Votre banque peut ne pas vous satisfaire pour votre aventure en bourse. De nombreux investisseurs particuliers se plaignent de plateformes peu intuitives ou d’un service client moyennement efficace.
B / L’arnaque : les plateformes de trading CFD
Vous connaissez sans aucun doute leurs noms, sans forcément connaître leurs produits.
Arrivés en France à partir de 2007, eTorro, IG Market, Plus 500, ou encore Admiral Markets sont des plateformes de trading proposant la dernière innovation en matière de produits financiers : les CFD, pour Contract for Difference.
Il s’agit d’un contrat passé entre un investisseur et un courtier, par lequel ce dernier s’engage à verser la différence entre le prix du contrat à l’achat et à la vente.
Et si la différence est négative, c’est le courtier qui empoche l’argent.
Dès lors, la relation qui unit les deux parties est un jeu à somme nulle. Chacun a pour objectif de gagner au détriment de l’autre.
Si ces plateformes font la promotion de l’effet de levier, c’est pour vous inciter à clôturer votre position le plus vite possible, à perte évidemment.
Car avec les CFD, il est possible de perdre plus que votre somme de départ, puisqu’il s’agit d’un contrat qui vous engage.
Lorsque votre moins-value dépasse le montant mis en jeu, le courtier va procéder à un appel de marge. Pour maintenir votre compte ouvert, il faudra désormais rajouter une somme suffisante pour couvrir votre moins-value latente.
Sous pression à cause de pertes qui les dépassent, les clients optent pour la clôture de leur position. L’affaire est pliée, vous avez perdu, et votre courtier, lui, s’en frotte les mains.
D’ailleurs, la législation leur impose de rappeler que le trading de CFD est une activité perdante.

Leurs publicités sont à moitié mensongères, puisque qu’il n’existe pas de commission au sens classique.
En revanche, l’émetteur se rémunère grâce à un spread. Il s’agit une différence entre le cours d’achat et le cours de vente, qui est bien sûr en son avantage.
C / Le bon choix : un courtier en ligne
L’avènement d’internet a bousculé le secteur du courtage. En 20 ans, de nombreux acteurs sont apparus, et la concurrence est rude !
Chez les spécialistes de la bourse en ligne, on cherche à plaire aux nouveaux investisseurs, car la fidélité est importante.
Tarifs attractifs, accès à de nombreuses places de marchés à travers le monde et service client spécialisé, les courtiers en ligne sont de loin la meilleure solution pour investir en bourse.
Dès lors, voici quelques pistes pour choisir le courtier qui sera bon pour vous.
III / Comment faire son choix
A / Les frais
Je déconseille de choisir le courtier le moins cher, mais surveillez toutefois les prix que votre interlocuteur vous propose.
Comme partout dans la vie, un bon service se paye : croyez-moi, vous regretterez votre choix lorsqu’un opérateur malaimable, basé à Madagascar, et à peine francophone, sera chargé de retrouver les 17 000€ qui ont été par erreur débités sur votre compte.
La fourchette haute se situe autour de 0,3%/0,5% sur les actions françaises, et prévoyez plutôt 0,5%/0,7% pour les actions étrangères. Des frais au-delà de 0,7% seraient excessifs, peu importe le type de produit.
D’autres frais de gestion peuvent vous être facturés dans le cadre d’OPCVM et autres fonds.
Il n’existe aucune différence de tarifs que vous investissiez via un PEA ou un compte-titres.
Enfin, veillez à surveiller les frais minimum qui s’appliquent indépendamment du montant de la transaction !
B / Le Service Client
En matière d’argent, avoir la conscience tranquille n’a pas de prix. Prenez le temps de tester la réactivité de votre service client.
N’hésitez pas à leur poser beaucoup de questions, et privilégiez toujours le contact téléphonique par rapport aux e-mails. L’important est de vous sentir en confiance.
C / L’accès au marché
Pensez sur le long-terme, et ne vous dites pas que vous n’aurez jamais besoin d’un accès aux marchés étrangers.
En tant qu’investisseur, vous évoluerez. Vous apprendrez, et inévitablement, vous voudrez un jour diversifier votre portefeuille.
Transférer un portefeuille consomme du temps, de l’énergie et un peu d’argent, alors réflechissez-y avant!
D / Affinité et UX de la plateforme
Si possible, testez la plateforme, ou au moins, visionner des vidéos de démonstration.
Dans le futur, vous passerez du temps sur la plateforme, alors autant qu’elle vous plaise !
Vérifiez le degré de personnalisation de l’affiche, et aventurez-vous dans les menus.
L’information que vous recherchez est-elle facilement trouvable ? Les commandes sont-elles intuitives ? Les informations importantes sont-elles affichées rapidement en première page ou au contraire, vous êtes perdu dans du contenu indésirable ?
Ces questions vous aideront à faire le bon choix, et à choisir le courtier qui vous conviendra !
Conclusion : ouvrir un compte, le début d’une merveilleuse aventure !
Si vous avez lu jusqu’ici : bravo ! Et surtout, merci !
Il se peut que vous soyez perdu, dans un univers peut-être nouveau pour vous.
C’est en tout cas ce que j’ai ressenti, lorsque j’ai découvert le monde de la bourse en 2013.
Depuis, je n’ai jamais étanché ma soif d’apprendre, et cet univers est devenu une véritable passion.
J’ai créé Bourse & Bacon pour accompagner les investisseurs individuels dans leur conquête des marchés financiers.