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Ecrit par : Adrien Aïach

Publié le : 30/03/2022

"Où faut-il investir en 2023 ?

J'ai récemment répondu à cette question en Live sur Youtube. Cliquez ici pour regarder la rediffusion !

Avec la guerre en Ukraine, les questions de l’indépendance et de la transition énergétiques sont au coeur de tous les débats. Les investisseurs particuliers sont nombreux à ne pas encore s’être intéressés aux énergie renouvelables, qui ne sont paradoxalement pas perçues comme une solution viable.

S’il est vrai que nous sommes au début de cette aventure, il existe tout de même de bonnes raisons de vouloir monter à bord du train, car la transition écologique est un objectif économique prioritaire pour la plupart des gouvernements européens et va façonner notre environnement pour les 30 prochaines années.

Le développement des énergies renouvelables implique des conséquences bien plus importantes que la simple question écologique, tant sur les plans géopolitique, démographique, économique, et bien sûr, financier.

Dans cet article, je vais vous expliquer quels sont les enjeux concernant les énergies vertes, quels sont les problèmes majeurs à surmonter pour permettre leur développement, et pourquoi je pense que la tendance de croissance exponentielle actuelle devrait, contre toute attente … se prolonger.

Enfin, un bonus à télécharger gratuitement vous expliquera par quels moyens vous pouvez vous aussi investir en bourse pour profiter de l’essor des énergies renouvelables.

Lire également : Faut-il encore investir en Chine ?

Quels sont les enjeux concernant les énergies renouvelables ?

Faire face à la crise énergétique à venir

La guerre en Ukraine va avoir de lourdes conséquences économiques sur les pays européens. De par les sanctions qu’elle impose, l’Europe se prive de ressources énergétiques importantes. A elle seule, la Russie fournit 40% de la consommation de gaz et 25% de celle de pétrole brut, une carence énergétique qu’il va falloir combler grâce à d’autres partenaires, et peut-être, sous d’autres formes d’énergie.

Avec l’envolée des cours de ces ressources naturels et le retrait de l’un des fournisseurs les plus importants du circuit européen, il n’y a aucun doute quand au fait que l’union des 27 va subir un choc économique majeur, aggravant d’autant plus ses problèmes d’inflation et de compétitivité.

Ces ajustements ne pourront se faire rapidement, puisque cela nécessite de nouvelles infrastructures. A court terme par exemple, le gaz naturel liquéfié américain (GNL) dont on parle régulièrement ne pourra pas immédiatement remplacer la totalité des importations de gaz russe, faute de terminaux de traitement et de stockage suffisants, nécessitant au moins quatre années pour sortir de terre.

Offrir de nouvelles opportunités économiques

Le développement des énergies renouvelables offre ainsi l’opportunité aux pays non-producteurs d’hydrocarbures (comme l’Allemagne, très dépendante de la Russie) de retrouver leur souveraineté énergétique, ce qui se traduira à terme par une meilleure stabilité économique.

En plus de tirer les prix de l’électricité vers le bas, offrant ainsi des garanties en terme de pouvoir d’achat, la transition énergétique est l’opportunité de créer des emplois régionaux et de combler le déficit commercial des pays fortement importateurs d’énergie fossile.

Si les gouvernements sont aussi impliqués dans les énergies vertes, c’est parce qu’il s’agit d’un atout stratégique majeur, et non d’une simple urgence concernant le réchauffement climatique. Sur le long terme, cette course technologique va refaçonner les rapports de force entre les grandes puissances du monde.

Où en sont les énergies renouvelables aujourd’hui ?

Des coûts en baisse continue

La décennie 2010-2020 a vu une amélioration spectaculaire de la compétitivité des technologies solaires et éoliennes.

Avec des réductions de coûts de l’ordre de -85% pour le solaire photovoltaïque, de -48% pour l’éolien terrestre et de -56% pour l’éolien marin, les nouvelles capacités de production d’énergie renouvelables mises en service rivalisent avec l’énergie fossile.

Représentation graphique de la baisse des coûts de génération de l'électricité à partir d'énergies renouvelables en 2010 et 2020.
Coûts actualisés mondiaux des technologies de production d’énergie renouvelable à l’échelle des services publics nouvellement mises en service, 2010-2020. Source : Agence Internationale de l’Energie Renouvelable.

 

Il suffit pour cela de comparer le coût actualisé de l’électricité, sans subvention, qui en prend en compte l’amortissement des investissement tout au long de la durée de vie des infrastructures (les CAPEX).

Puisqu’elles ne nécessitent pas d’achat de combustible, l’exploitation de ces capacités de génération présentent des coûts opérationnels faibles (les OPEX).

La baisse continue des coûts de l’électricité issue d’énergies renouvelables est principalement due à l’amélioration technologiques permettant à la fois une baisse des CAPEX (la nouvelle capacité de génération coûte moins cher à installer) et une hausse des facteurs de charge (la nouvelle capacité de génération peut produire plus d’électricité).

Aujourd’hui, plus de 75% des nouvelles capacités de production d’électricité sont basées sur l’éolien ou le solaire. Leur proportion continue de progresser, malgré les problèmes que cette technologie rencontre.

Le solaire et l'éolien représentaient moins de 25% des nouvelles capacités de génération d'électricité en 2000. Elles représentaient plus de 75% en 2020.
Proportion des énergies renouvelables dans les nouvelles capacités de génération d’électricité. Le solaire et l’éolien comptait pour plus de 75% en 2020 ! Source : Tsung Xu The Clean Energy Transition, A Guide

Le vrai problème des énergies renouvelables

Une intermittence imprévisible

La transition vers les énergies renouvelables prend autant de temps car il existe un problème majeur indissociable de ces sources d’énergies : celle de l’intermittence. Une éolienne ne peut produire d’électricité sans vent, tout comme un panneau solaire ne génèrera pas le moindre kilowatt la nuit.

Dans les conditions actuelles, un scénario 100% énergies renouvelables n’est pas viable. En vérité, ce problème d’intermittence concerne surtout les formes d’énergies renouvelables les plus populaires en ce moment, que sont le solaire ou l’éolien, contrairement à l’hydraulique, la géothermie ou la biomasse.

Différentes solutions de stockage existent pour pallier à l’intermittence. Puisque l’électricité est « gratuite » à produire (contrairement à une centrale à combustible fossile), il est tout à fait raisonnable de vouloir la stocker pour en permettre un usage ultérieure.

Des solutions de stockage en plein essor

A ce titre, les batteries Lithium-ion qui équipent la plupart de nos appareils sont amenées à devenir le moyen de stockage de prédilection des énergies renouvelables. Depuis le début des années 1990, leur prix a été divisé par plus de 30, une tendance qui se poursuit aujourd’hui.

Avec une baisse de $1100/kWh en 2010 à $137/kWh en 2020, Bloomberg estime que le pallier des $100/kWh devrait être atteint dès … 2023 ! Cette réduction des coûts est due à des économies d’échelle suite à une hausse de la demande (notamment poussée par les ventes de voitures électriques) et à l’introduction de nouvelles chimies.

En plus de cela, des systèmes de stockage plus créatifs tels le stockage par hydrogène, les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les systèmes de stockage gravitaire ou les volants d’inertie existent et pallient à certains défauts des batteries, comme la durée de stockage ou la sensibilité à la température.

Le stockage à grande échelle des énergies renouvelables est une technologie récente, mais son avènement va avoir un effet démultiplicateur sur l’installation de nouvelles capacités de génération d’énergies renouvelables et devrait rapidement résorber ce goulot d’étranglement.

La batterie Lithium-ion n’a pas fini de nous surprendre …

Pourquoi les énergies renouvelables vont continuer à se développer rapidement

Un cercle vertueux historiquement répété

Nombreux sont ceux qui annoncent que ni la baisse des coûts de l’électricité verte, ni l’accroissement des nouvelles capacités de génération ne pourraient continuer à un tel rythme exponentiel. Et je dois avouer que j’en faisais partie … avant de changer radicalement d’avis.

Dans son très long (mais tout autant passionnant) article « Guide de la transition vers une énergie propre« , Tsung Xu explique que l’histoire a déjà connu des transitions énergétiques aussi rapides que celle que nous sommes en train de vivre, et avance trois arguments en faveur d’une poursuite de cette tendance.

  1. Un cercle vertueux de déploiement permis par des coûts en baisse grâce à des économies d’échelle offre une énergie abondante et peu chère;
  2. Cette énergie abondante et bon marché permet une innovation technologique dans les matériaux employés;
  3. Ces innovations matérielles améliorent l’efficacité des capacités de génération et de stockage des énergies renouvelables et font baisser les coûts, permettant un nouveau cycle de croissance.

Le scepticisme autour de cette théorie est dû au fait que le cerveau humain réfléchit en termes linéaires, et non en termes exponentiels. C’est en partie ce qu’explique le lauréat du prix nobel d’économie 2011 Daniel Kahneman dans son livre « Thinking Fast and Slow« .

Une telle croissance nous parait improbable car elle ne suit pas un modèle en forme de droite, alors même que l’histoire nous a démontré à plusieurs reprises qu’une trajectoire en forme de courbe est possible.

L’exemple de la voiture américaine …

A la fin du XIXème siècle, le pétrole était principalement utilisé pour l’éclairage publique aux Etats-Unis et il s’agissait de l’unique usage de l’or noir à cette époque. Avec sa démocratisation, l’essence disposait donc d’un excellent réseau de distribution.

L’essence était ainsi devenue une source d’énergie facile à transporter et compétitive en termes de coûts, ce qui a en conséquence permis le déploiement rapide des voitures à combustion interne.

La technologie n’était pas aussi mature que les moteurs à vapeur, mais a fait exploser la demande de voitures. Cela a permis le développement de la Ford Model T en 1908, une voiture conçue pour avoir moins de 100 pièces, réduisant encore les coûts. Ce nouveau modèle a accéléré la démocratisation de la voiture, ce qui a en retour élargi les circuits de distribution de l’essence, baissant d’autant plus le coût d’utilisation de la voiture. La boucle est bouclée.

Dans le XXème siècle de l’avant-guerre, on estime à 46% le taux de croissance annuel du marché de l’automobile. De 8000 en 1900, le nombre de véhicules sur les routes américaines dépassait le 1,7 million en 1914 !

… et celui de l’aluminium

Un autre exemple : si l’aluminium coutait aujourd’hui le même prix à produire qu’en 1852, vous n’en n’auriez probablement pas un rouleau dans votre cuisine. Léger et très onéreux, il concurrençait l’argent et l’or dans la joaillerie.

De $1200/kg, il n’en coutait plus que $1,1$/kg à produire à la fin du siècle. Ceci a été permis par une innovation dans la méthode de production, grâce à un nouveau procédé d’électrolyse offrant d’excellents résultats, mais nécessitant une grande quantité d’électricité.

Avec l’électrisation des différents pays, l’aluminium est devenu de moins en moins cher à produire et a pu être utilisé dans de nombreuses autres applications. Aujourd’hui, l’aluminium est présent absolument partout et est produit à un coût dérisoire.

Pourtant, il est fort probable que personne n’aurait parié sur un tel scénario, et ce, même après l’invention d’un nouveau procédé d’électrolyse, impliquant d’importants besoins en électricité, puisque personne n’imaginait non plus une telle baisse du prix de l’énergie.

Des dizaines d’industries ont, de tous temps, connu de pareilles transformations. Même s’il peut exister des difficultés à court terme (comme le prix des nouveaux projets éoliens et solaires qui devrait augmenter à cause de l’inflation et de la hausse des taux), le chemin du secteur des énergies renouvelables est déjà tracé.

Comment investir dans le secteur des énergies renouvelables ?

Il est désormais temps d’analyser les différentes options qui s’offrent à vous pour profiter du décollage de ce secteur. Vous trouverez en fin de cet article un bonus gratuit à télécharger si vous souhaitez aller plus loin.

Pourquoi pas le financement participatif ?

Le financement participatif (ou crowdfunding en anglais) a connu un véritable succès dans le domaine des énergies renouvelables. Des plateformes communautaires permettent à de nombreux projets citoyens et écologiques de voir le jour.

En revanche, peu de chance de pouvoir par exemple investir dans des centrales photovoltaïques par ce moyen là, puisque ces projets nécessitent un financement important de la part des investisseurs.

Cela peut être une opportunité intéressante si vous avez une petite épargne mais ne me semble pas adapté pour des placements importants.

Acheter un ETF estampillé « énergie renouvelable »

De nombreux investisseurs particuliers apprécient la flexibilité des ETF thématiques, faisant de l’investissement passif le coeur de leur projet patrimonial.

Ils permettent à peu de frais d’investir sur un panel d’entreprises sans avoir à négocier directement des actions et à avoir à analyser une par une les entreprises des secteurs bénéficiant de la transition énergétique.

Avec une demande qui ne fait qu’augmenter, de nouvelles gammes d’ETF sont régulièrement créées et vous ne devriez pas avoir de mal à trouver une chaussure à votre pied !

Investir dans des entreprises cotées en bourse

En matière d’investissement, je préfère personnellement trier et sélectionner les actions que j’achète. De nombreux investisseurs particuliers s’opposeront à cette pratique, argumentant qu’il est dangereux de s’essayer au stock-picking.

De par mon expérience professionnelle et mes années de pratique, il s’agit pour moi de la meilleure manière d’investir en bourse, mais également de celle qui demande le plus d’investissement personnel.

Gérer son portefeuille et acheter uniquement des actions est un vrai projet à part entière, mais cela vous assurera également le plus de rentabilité.

Que ce soit avec un PEA ou un compte titres, la bourse de Paris regorge de valeurs très prometteuses et les investisseurs particuliers y trouveront largement leur bonheur.

Lorsque l’on parle d’énergie renouvelable, il faut garder à l’esprit que de nombreuses entreprises vont, dans les années à venir, avoir besoin de financement, et qu’il est possible de s’y perdre si l’on souhaite acheter les actions de seulement une ou deux entreprises.

A propos de l'auteur

Je suis Conseiller en Investissements Financiers indépendant, membre de l'ANACOFI et immatriculé à l'ORIAS sous le numéro 22005691.

Je suis passionné par le monde de la bourse depuis une dizaine d'année j’aide les stock-pickers à battre le marché pour qu’ils puissent consacrer leur temps et leur énergie à ce qui compte vraiment pour eux.

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