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Ecrit par : Adrien Aïach

Publié le : 13/04/2022

"Où faut-il investir en 2023 ?

J'ai récemment répondu à cette question en Live sur Youtube. Cliquez ici pour regarder la rediffusion !

Né en 2004 de la fusion entre la principale compagnie aérienne française et sa consoeur néerlandaise, Air France KLM est un groupe coté à la bourse de Paris sous le code mnémonique AF.PA, dont le cours a baissé de plus de 60% par rapport à ses niveaux de 2019.

Symbole de l’effondrement du transport aérien lors de la crise sanitaire, l’action Air France KLM se négocie désormais sous la barre des 4€ et il faut remonter 10 ans en arrière, en 2012, pour retrouver une situation boursière similaire.

Mais lorsque l’on constate la capacité du titre a fortement rebondir -qui après le creux de 2012 se négociait 5 ans plus tard, en 2017, à un cours proche des 14€, soit une multiplication par 3,5-, on pourrait être tenté de saisir l’opportunité d’acheter des actions d’une grande entreprise française au rabais.

Sauf que le groupe Air France KLM pourrait ne pas encore être au bout de ses peines. La banque Stifel est arrivée à une conclusion similaire, émettant dernièrement une recommandation de vente sur le titre et fixant un objectif de cours à … 0,50€.

Dans cette analyse, nous allons tenter de déterminer si le cours des actions Air France KLM a effectivement une chance de remonter après sa chute en bourse !

Lire également : Est-il encore temps d’acheter des actions Dassault Aviation ?

Quelles sont les turbulences inévitables à court terme ?

Pour Air France KLM, difficile de convaincre les investisseurs que le futur de l’entreprise sera radieux.

La crise sanitaire a littéralement cloué les avions au sol. Selon McKinsey, les compagnies aériennes mondiales ont perdu ensemble en 2020 plus de 167 milliards de dollars. A titre de comparaison, c’est plus que le PIB de l’Ukraine de la même année.

Contrairement à d’autres secteurs d’activité, le transport aérien est loin d’avoir retrouvé ses niveaux d’avant crise. Si l’on estimait à 4453 millions le nombre de passagers dans le monde en 2019, ils n’étaient plus que 2277 millions en 2021, soit une baisse de 49% en 2 ans. Il faut faire un bond de 15 ans en arrière, en 2006, pour observer des chiffres similaires.

Certains pays appliquent encore des restrictions sanitaires strictes, comme le Japon ou la Chine, tandis que la Russie a fermé son espace aérien aux appareils provenant de pays occidentaux, ce qui continue de perturber le transport aérien.

Mais si l’on imagine que ces perturbations sont temporaires et que les choses reviendront à la normale un jour ou l’autre, on pense beaucoup moins à l’influence durable des nouvelles pratiques concernant les voyages d’affaires sur le transport aérien.

Une baisse des voyages d’affaires

Si les voyageurs professionnels ne représentent que 12 % des passagers des compagnies aériennes, ces derniers paient des tarifs plus élevés que les autres clients et sont généralement deux fois plus lucratifs, représentant jusqu’à 75 % des bénéfices.

Les entreprises sont en effet prêtes à payer plus cher pour réserver des vols de dernière minute et sans escale et permettent généralement à leurs employés de profiter des voyages d’affaires pour gagner et conserver des miles et des points de fidélité, qui sont de plus en plus précieux pour les compagnies aériennes en tant que source de revenus et de données.

Les nouvelles habitudes prises dans les entreprises, comme le recours au télétravail ou l’usage de la visioconférence ainsi que le besoin de réduire les coûts pour faire face à un environnement économique dégradé ont eu raison de leurs dépenses de voyage .

Même si les choses reviennent à la normale, plus rien ne sera plus comme avant pour les compagnies aériennes. Cette perte de clientèle devrait être d’autant plus importante dans le contexte d’inflation actuel.

Une envolée des cours du pétrole

Après la crise sanitaire, le monde est proche de connaitre une crise énergétique. Le prix du pétrole s’est fixé au dessus du seuil des $100 le baril et la production n’est pas capable de combler la demande. L’embargo sur les importations russes n’a fait qu’aggraver une situation déjà tendue.

L’impact est pire encore pour les compagnies aériennes, puisque le prix du kérosène a été multiplié par 2,8 depuis le 1er janvier 2021, les forçant à relever leurs tarifs, ce qui freine d’autant plus la reprise de l’activité.

La demande pour le transport aérien étant en effet inélastique, les compagnies aériennes ne peuvent pas se permettre de simplement répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs clients.

Pour l’anecdote, Delta Air Lines avait fait l’acquisition d’une raffinerie en 2012 pour sécuriser son approvisionnement en kérosène et réduire les coûts liés à son carburant, mais même cela ne sera pas suffisant pour se couvrir cette fois ci.

A titre d’illustration, le carburant représentait en 2021 pour Air France KLM une charge de -2748 millions d’euros pour un résultat d’exploitation négatif de -1626 millions d’euros. Il s’agit donc de l’un des postes de dépense les plus importants, qui représentait tout de même 19,2% de son chiffre d’affaires en 2021.

Pourtant, cette hausse des coûts ne se limite pas simplement à l’énergie et avec l’inflation généralisée, le marché s’attend à ce que les différentes banques centrales relèvent leurs taux directeurs.

Un contexte d’inflation généralisée et de hausse des taux d’intérêt

Dans une telle configuration, le coût de la dette va devenir de plus en plus onéreux, et les compagnies aériennes, souvent fortement endettées, vont faire face à un risque de refinancement. A l’avenir, Air France KLM pourrait avoir du mal à « rouler » sa dette sans sacrifier sa rentabilité.

Le transport aérien est une activité aussi intensive en capital qu’en travail. La hausse des taux d’intérêt va directement impacter Air France KLM qui a prévu de moderniser sa flotte dans le cadre de sa feuille de route stratégique.

Aujourd’hui, Air France KLM présente un bilan quasi catastrophique. L’exercice 2020 a littéralement plombé le peu de fonds propres restants et a fait exploser l’endettement. La dette nette représentait en 2021 9382 millions d’euros, alors que la capitalisation boursière de Air France KLM n’était que de l’ordre de 2,5 milliards d’euros. La solvabilité est aussi mise a mal avec un EBITDA ne couvrant que 1,6 fois la charge d’intérêt.

D’ailleurs, Air France KLM se prépare à lancer une nouvelle augmentation de capital dont les modalités ne sont pas encore fixées, puisque les conditions de marché, notamment un cours de l’action supérieur à 5€, ne sont réunies pour lancer l’opération.

Air France KLM viserait cependant une levée de fonds entre 2 et 4 milliards d’euros, ce qui diluerait fortement les actionnaires existants.

Mais en dehors de ces perturbations de court-terme, que l’on peut espérer être résorbées à l’horizon 2025, le principal risque pour un investisseur de long terme reste l’intensité de la compétition dans le secteur du transport aérien.

Une concurrence agressive

En 2021, Air France KLM était le troisième transporteur aérien européen en nombre de passagers, derrière le groupe allemand Lufthansa, en deuxième position.

Pourtant, les compagnies aériennes dites « porte-drapeaux » sont largement distancées par l’opérateur low cost Ryanair, qui a connu une croissance exponentielle au cours des 20 dernières années et qui s’est taillé la part du lion.

De l’autre coté, Air France KLM est pris en tenaille par les transporteurs du Moyen-Orient, soutenus par des Etats du Golf souhaitant préparer leur économie au monde de l’après-pétrole. Ces pays ont pour volonté de profiter de leur situation géographique entre l’Occident et l’Asie pour devenir un carrefour du commerce international.

Les investisseurs ayant misé sur ces concurrents il y a 10 ans ont d’ailleurs réalisé des placements profitables, et ce, malgré la crise sanitaire, tandis que le cours de l’action Air France KLM affiche une performance légèrement négative.

Le problème est qu’il est toujours risqué d’acheter des actions d’une entreprise évoluant dans un paysage concurrentiel aussi féroce, surtout lorsque l’on est le grand acteur établi, souvent mal préparé aux changements à venir du marché.

Comment le groupe Air France KLM en est-il arrivé là ?

La vraie raison pour laquelle le groupe Air France KLM ne parvient pas à lutter se trouve au niveau de la structure de ses coûts.

Lorsque l’on compare Air France KLM à un groupe de comparable représentatif des différents acteurs du transport aérien, on se rend rapidement compte que le groupe franco-néerlandais peine à être rentable.

Ce tableau présente la marge nette des européens Lufthansa Group (opérant notamment Lufthansa, Swiss Airlines et Austrian Airlines) et IAG Group (opérant notamment British Airways, Iberia et Vueling), celle des américains Delta Air Lines et United Airlines, celle des transporteurs low-cost Ryanair et Easyjet, et enfin celle des compagnies « orientales » Emirates et Turkish Airlines.

J’ai choisi l’année 2019 comme base de comparaison afin d’éviter les effets liées à la crise sanitaire. A noter qu’Emirates clôt ses comptes au 31 mars et que son exercice 2019 a été légèrement impacté. Dans des conditions régulières, sa marge nette devrait être bien supérieure à 2%.

D’ailleurs, il n’est pas étonnant de constater que l’action Air France KLM affiche la pire performance boursière par rapport à ses comparables sur les trois dernières années, véritable reflet de ses performances financières.

Un historique social houleux

Le transport aérien est l’un des secteur d’activité le plus syndiqué en France, avec pour conséquence de permettre aux salariés syndiqués d’obtenir une rémunération jusqu’à 35% plus élevées.

Au compte de résultat, les charges de personnel sont ainsi le premier poste de dépense. En 2021, Air France KLM avait une masse salariale de l’ordre de 5453 millions d’euros, soit plus de 37% de son chiffre d’affaires de 14315 millions d’euros.

Jusqu’à l’arrivée de Benjamin Smith, qui a su ramener la paix sociale, Air France était une compagnie aérienne minée par des grèves à répétition, une tournure conflictuelle qui inquiétait au sein même de KLM.

Dans un tel contexte de tensions, aucune entreprise ne peut se montrer assez agile et flexible pour se moderniser et se transformer en même temps que le marché. Véritable bombe à retardement, Air France KLM a fait preuve d’immobilisme pendant des années en fermant les yeux sur la montée en puissance de dangereux concurrents.

Un modèle low-cost qui s’est taillé la part du lion

Au cours des dix dernières années, et ce, jusqu’à la crise sanitaire, les compagnies aériennes low cost ont connu une croissance phénoménale.

Entre 2012 et 2019, Easyjet et Rayanair ont respectivement vu leurs chiffre d’affaires s’apprécier de 66% et 93%, soit une évolution annualisée de 7,5% et 9,8%, tandis que le marché a connu une croissance d’à peine 2,5% par an. Pour Air France KLM, c’est en dessous de la barre des 1%.

Une constante économique est valablement universellement, peu importe le marché : les coûts de production d’un produit ou d’un service baissent au fil du temps, permettant sa démocratisation. Et le transport aérien ne fait pas exception.

Les avions dans lesquels nous volons connaissent sans cesse de profondes améliorations, permettant aux opérateurs de voler toujours plus loin et en consommant toujours moins de carburant.

Cela a permis deux choses très intéressantes :

  1. des avions bi réacteurs mono-couloirs peuvent désormais être utilisés pour des vols long courrier, ces derniers étant moins coûteux à opérer pour de multiples raisons
  2. grâce à leur seuil de rentabilité inférieur, ces appareils peuvent être utilisés pour rallier un plus grand nombre de destinations, et ainsi, permettre une simplification de la flotte

De nouveaux avions plus performants

Car en exploitant des flottes quasi mono-avion (Ryanair dispose exclusivement de Boeing 737-200 pendant qu’Easyjet y ajoute l’A320 est ses cousins A319/A321), les transporteurs low-cost réalisent d’énormes économies d’échelles, tant sur la formation et le nombre d’employés ou la maintenance.

Et malgré tout ce que les passagers pourraient critiquer à propos du modèle low-cost, il en résulte deux avantages indéniables de cette stratégie :

  1. Le prix payé par le voyageur est faible, permettant de s’adresser à un marché plus large et de mieux remplir les avions
  2. La possibilité de voyager sans escale dans des destinations historiquement considérées comme secondaires ou tertiaires évite les désagréments du transit.

L’émergence du modèle point à point

Les compagnies aériennes traditionnelles permettent donc de desservir un large choix de destination via un hub. Grâce aux correspondances, il est possible de proposer des lignes qui n’auraient pas été commercialement rentables en liaison directe.

En théorie, la stratégie en étoile permet de réduire les coûts, d’augmenter leurs fréquences et de proposer aux usagers de meilleurs prix et des horaires plus intéressants. Mais dans la pratique, ces hubs coûtent de plus en plus chers à exploiter et la stratégie requiert des taux de remplissage élevés pour effectivement atteindre le niveau de rentabilité promis.

Pourtant, c’est là que le serpent se mord la queue. Les liaisons directes ne sont pas viables à cause des charges élevées lié à l’exploitation de ces hubs, et c’est pour cette raison que les transporteurs low-cost ont décidé de s’en affranchir et de concurrencer les acteurs traditionnels sur le court et moyen courrier.

Mais si la concurrence low-cost n’est concentrée que sur ces vols, le long courrier nécessitant pour le coup des appareils plus gros, dont l’exploitation requiert cette fois ci un hub pour être rentable, Air France KLM est aussi attaqué sur le segment du long courrier.

Une montée en puissance des transporteurs du golf

Avec ce qui a été dit précédemment, les investisseurs sont en droit de se poser la question suivante : la stratégie du hub est elle encore viable ? Cette question est importante, car des hubs, Air France KLM en exploite deux : Paris Charles de Gaulle et Amsterdam-Schipol.

Un avantage stratégique certain

Plus de 99% des passagers d’Emirates résident en dehors des Emirats Arabes Unis. Pour une compagnie aérienne porte-drapeau, c’est tout de même surprenant. En réalité, Emirates est né de la volonté du gouvernement émirati de préparer l’après pétrole et d’inscrire le pays au sein du commerce mondial.

La solution ? Devenir un point de passage obligé entre l’Occident et l’Orient. C’est avec cette vision qu’est né Emirates. De ce fait, la compagnie aérienne a toujours fonctionné avec une vision 100% hub et s’est spécialisée dans le moyen et long courrier.

Tout d’abord parce que la demande régionale de transport aérien est faible, contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis, mais aussi parce qu’il s’agit d’une équation gagnante, pour peu que l’on s’équipe des bons appareils.

On ne change pas une équipe qui gagne

Emirates n’a a priori rien à voir avec un transporteur low-cost. Sa cabine première est l’une des plus luxueuse au monde, son slogan « Fly Emirates » est connu par tous les amoureux du football et Dubaï est en passe de devenir le nouveau Saint-Tropez mondial.

Pourtant, les émiratis on compris l’importance de l’optimisation de sa flotte, et ont suivi une stratégie similaire à celle de Ryanair : Emirates n’exploite que des avions gros porteurs A380 et Boeing 777. Son objectif est de desservir un maximum de destination via son hub et ces appareils jouent parfaitement ce rôle.

Malgré ses défauts, le modèle de hub n’a pas à être abandonné : il s’agit d’un véritable actif sur lequel il est nécessaire de capitaliser. Air France KLM doit simplement trouver le bon modèle hybride en répondant sur chaque segment avec des marques au périmètre bien défini.

Et voici donc ce que compte faire Air France KLM pour rebondir en tirant partie de ses forces.

Que va faire Air France KLM pour se sortir de cette impasse ?

Lorsque Benjamin Smith avait présenté aux investisseurs le nouveau plan stratégique, le 5 novembre 2019, il n’avait pas réussi à convaincre le marché : le titre cédait 5,68% le jour de l’annonce.

Même après la crise sanitaire, Air France KLM a confirmé ses ambitions stratégiques. Si le plan sonne assez creux et démontre mal comment les objectifs vont être atteints, voici plusieurs pistes que devrait explorer Air France KLM.

Simplifier sa flotte

Comme tous ses concurrents, Air France KLM a déjà engagé l’optimisation de sa flotte et a même accéléré la fin de l’exploitation des A380 deux ans et demi avant leur retrait programmé.

Après l’horizon 2024, Air France souhaite se recentrer sur les A220 et les A350 tandis que la flotte de KLM sera constituée de Boeing 737, 777 et 787. Pas de changement pour Transavia qui s’inspire de Ryanair et continuera de faire voler des Boeing 737.

Cette mesure s’appliquera pour les trois compagnies aériennes du groupe (Air France, KLM et Transavia) et devrait permettre des économies de l’ordre de 10% à 20% du coût de possession, mais également permettre un taux d’utilisation plus élevé des appareils. La modernisation des avions réduira aussi directement la facture de carburant, car les avions de nouvelles générations en sont bien moins gourmands.

Privilégier la location opérationnelle

A l’heure actuelle, il s’agit du moyen de financement privilégié du groupe Air France KLM, concernant 52,4% de la flotte d’Air France et 42,1% de celle de KLM.

Contrairement à la pleine propriété et au crédit-bail, la location opérationnelle n’a pas pour objectif final d’acquérir l’appareil, mais seulement de l’exploiter. Cela permettra à Air France KLM de réduire son bilan, et donc, ses besoins d’endettement, ce qui en conséquence réduira la charge d’intérêt à servir.

Le groupe Air France KLM aura également la possibilité d’être plus flexible face aux éventuelles variations de la demande et pourra bénéficier des appareils de toute dernière génération. Ces nouveaux coûts de location seront probablement compensés par l’efficacité accrue des nouveaux appareils.

Cette agilité permettra au groupe de disposer d’une flotte qui sera à la pointe de la modernité, et de pouvoir effectuer des redimensionnements rapides de son activité selon l’évolution de la demande.

Prendre de l’avance sur la neutralité carbone

Outre l’introduction des Airbus A220 et A350 offrant respectivement une réduction de 20% et 25% des émissions de CO2 par rapport aux avions de la génération précédente, l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF), permettra une réduction des émissions de CO2 jusqu’à 80% sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Si ce nouveau type de carburant est pour l’instant plus onéreux, il semblerait que les voyageurs soient prêts à payer le prix pour voyager de manière plus écologique. Le SAF reste pour l’instant un produit de niche et on peut espérer une baisse de son prix grâce à sa démocratisation future.

La politique de développement durable et les objectifs environnementaux d’Air France KLM ont été reconnus par une évaluation ESG réalisée par Standard & Poor, qui classe Air France KLM comme l’un des leaders de l’industrie aéronautique, soutenant la stratégie du groupe.

Sur le long terme, il est fort probable que la neutralité carbone devienne une exigence règlementaire, et Air France KLM devrait profiter de la taille du groupe pour prendre de l’avance sur un dossier aussi important.

Lire également : Est-ce le bon moment pour investir dans Airbus ?

Que pensent les analystes de l’action Air France KLM ?

Concernant l’action Air France KLM, le consensus général est une recommandation de vente. Voici la répartition de recommandation des 21 analystes qui suivent le titre :

  • 0 « Acheter »
  • 1 « Renforcer »
  • 7 « Conserver »
  • 3 « Alléger »
  • 10 « Vendre »

L’objectif de cours moyen se trouve à 3,27€ par action, ce qui représente un potentiel de baisse de plus de 15% et explique la recommandation générale de vente.

Evolution du consensus des analystes.

Estimation des résultats

Concernant les prévisions de résultats, Air France KLM devrait présenter un chiffre d’affaires de 2183 millions d’euros en 2022 (en hausse de 52%), de 2536 millions d’euros en 2023, puis de 2743 millions d’euros en 2024.

Cependant, les analystes estiment que le retour à la rentabilité ne se fera qu’à partir de 2023. Air France KLM devrait présenter un bénéfice net par action de -1,12€ en 2022, de 0,91€ en 2023 et de 0,93€ en 2024.

Cela signifie que l’action Air France KLM se négocie actuellement aux alentours de 18,95 fois ses bénéfices de l’exercice 2023 et de 4,28 fois ses bénéfices de l’exercice 2024.

Bien sûr, ces estimations ne sont données qu’à titre indicatif et pourrait connaitre une révision importante selon l’évolution du marché.

Selon mon analyse technique, l’action Air France KLM peut être considérée comme très volatile. Avec un Beta légèrement supérieur à 2, le titre est très sensible aux variations des marchés financiers, notamment au cours du pétrole et dispose d’un potentiel de hausse limité.

Alors, faut il acheter des actions Air France KLM ?

Ma recommandation personnelle est « Vendre ». Dans les conditions de marché actuelles, restez à l’écart de l’action Air France KLM.

Le groupe franco-néerlandais est soumis à de multiples pressions (restrictions sanitaires, conflits géopolitiques, envolée du cours du pétrole, inflation et hausse des taux) et doit faire face à une concurrence acharnée.

Ce contexte est mal venu puisqu’il empêche Benjamin Smith de mettre en oeuvre la stratégie proposée aux investisseurs juste avec l’irruption du covid 19.

Malgré le soutien d’actionnaires de référence (états français et néerlandais, Delta Air Lines et China Eastern), les besoins en financement du groupe Air France KLM me semblent bien trop importants et entraineront une dilution majeur des investisseurs particuliers qui s’accrochent encore au titre.

Si à l’heure actuelle, Air France KLM a confirmé ses objectifs financiers de moyen terme (une marge opérationnelle entre 7% et 8% en 2024), le souhait de revenir à une distribution des dividendes ne me parait cependant pas tenable.

Foire aux questions

Dans cette section, je répondrai aux questions les plus communes concernant Air France KLM. Si vous ne trouvez pas la réponse que vous cherchez, n’hésitez pas à poser votre question dans les commentaires.

Peut-on acheter des actions Air France KLM via un PEA ?

Oui, l’action Air France KLM cotée sur Euronext Paris est éligible au PEA. En revanche, elle n’est pas éligible au PEA-PME. Vous pouvez également acheter des actions Air France KLM dans le cadre d’un compte titres ordinaire ou d’une assurance vie.

Les achats d’actions Air France KLM sont-ils concernés par la taxe sur les transactions financières (TTF) ?

La taxe sur les transactions financières (TTF) est un prélèvement sur les opérations de ventes d’actions. Le prélèvement, de l’ordre de 0,3 % de la valeur d’acquisition, concerne toutes les entreprises dont le siège social se situe en France et dont la capitalisation boursière excède le milliard d’euros, ce qui est le cas pour Air France KLM.

Quelles sont les banques qui recommandent l’achat du titre Air France KLM ?

Aucune banque n’a récemment recommandé l’achat du titre.

Quels sont les indices boursiers qui incluent Air France KLM ?

Air France KLM est un composant du CAC Mid 60, du SBF 120, de l’AMX, de l’EuroStoxx 600, de l’EuroStoxx Small Cap, de tous les indices boursiers incluant ces indices, ainsi que de divers indices sectoriels.

Chez quel courtier en ligne peut-on acheter des actions Air France KLM ?

Pour les résidants français, il est possible d’acheter des actions Air France KLM chez l’intégralité des courtiers en ligne.

Pourquoi le cours de l’action Air France KLM est-il passé de 3,45€ à 1,75€ le 25 mai 2022 ?

Le 24 mai 2022, Air France KLM a lancé une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS).

Chaque porteur a reçu un DPS par action détenu, permettant de souscrire à trois actions nouvelles.

Toute chose égales par ailleurs, cette baisse du cours de l’action Air France KLM est due au détachement du DPS, à l’instar du détachement d’un dividende.

Ces DPS, d’une valeur théorique de 2,345€ ont été admis aux négociations sur le marché d’Euronext Paris le 25 mai 2022.

A propos de l'auteur

Je suis Conseiller en Investissements Financiers indépendant, membre de l'ANACOFI et immatriculé à l'ORIAS sous le numéro 22005691.

Je suis passionné par le monde de la bourse depuis une dizaine d'année j’aide les stock-pickers à battre le marché pour qu’ils puissent consacrer leur temps et leur énergie à ce qui compte vraiment pour eux.

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  • bonjour malgres tout peut on risquer l’achat d’actions air france alors que le cour est a 1.36 merci de votre conseil

    • Bonjour,

      Merci pour votre commentaire.

      Même si les compagnies aériennes connaissent un rebond de leur activité, celui-ci est principalement lié à une saison estivale exceptionnelle, et devrait s’essouffler à partir du quatrième trimestre.

      De nombreux problèmes persistent, voire s’aggravent (perturbations dans les aéroports, prix du carburant, réduction de la flotte, pénurie de personnel …), et viennent entraver la bonne exécution de la transformation stratégique initiée par Air France-KLM en 2019.

      Je reste donc négatif concernant Air France-KLM, et ce, malgré le cours que vous avez mentionné.

      Si vous souhaitez quand même investir dans une compagnie aérienne, à vos risques et périls, ma préférence personnelle se porterait plutôt sur Delta Air Lines (NYSE : DAL).

      À bientôt,

      Adrien

  • La situation du groupe me parait particulièrement inquiétante. Le ciel semble s’assombrir au fil des années et les analyses peu encourageantes n’incitent pas à l’investisement.

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