Dans cette nouvelle édition de Secrets de Stock-Picking, voici ce que vous devriez retenir de Meta Platforms pour devenir un meilleur investisseur !
🔍 Que se passe-t-il chez Meta Platforms ?
Le 26 octobre 2022, le cours de l’action Meta Platforms a perdu -24,56%, après que la maison-mère de Facebook ait dévoilé ses résultats du troisième trimestre.
La Family of App reste rentable, mais les revenus publicitaires de Facebook, Instagram, Messenger et Whatsapp commencent à fléchir.
Même si le nombre d’utilisateurs continue d’augmenter légèrement, on se rend compte que ces derniers proviennent de zones géographiques en dehors de l’Amérique du Nord et de l’Europe.
Or, tous les utilisateurs ne sont pas égaux, car le revenu moyen par utilisateur est de $49,13 en Amérique du Nord … contre seulement $4,42 en Asie-Pacifique.
Cette zone est pourtant la zone géographique motrice de la croissance des utilisateurs, ce qui explique pourquoi les investisseurs s’interrogent sur le futur de Meta Platforms.
Surtout que la division Reality Lab, le projet de réalité virtuelle et du métaverse de Mark Zuckerberg, est littéralement un gouffre financier.
En effet, les dépenses d’investissement de Meta Platforms n’ont jamais été aussi élevées.
Depuis le début de l’année, l’entreprise a investi 22,8 milliards de dollars, contre 13,7 sur la même période l’année passée, soit une hausse de +66%.
Et le flux de trésorerie libre s’est effondré en conséquence.
De 8,4 milliards de dollars au T3 2021, il ne s’élève plus qu’à 323 millions de dollars aujourd’hui, soit une baisse de -96%.
Bien sûr, ces CAPEX ne concernent pas uniquement le métaverse, puisque la majorité des investissements se font dans l’intelligence artificielle.
Mais la réalité virtuelle représente environ 40% de ces dépenses, et ce sont environ 10 à 15 milliards de dollars qui y seront désormais consacrés chaque année.
Ainsi, près de 70 milliards de dollars seront investis dans ce projet à l’horizon 2030.
Et alors que 11 000 personnes viennent d’être licenciées, on se demande si le moment est bien choisi pour jouer au casino avec l’argent des actionnaires.
🤔 Pourquoi est-ce important ?
Pour Mark Zuckerberg, le métaverse représente le futur de la société.
Il est prêt à tout miser sur ce projet … et semble bien être le seul à y croire.
Aujourd’hui, Horizon Worlds, son univers digital, n’est qu’un médiocre jeu vidéo, probablement voué à l’échec.
Les joueurs n’y reviennent pas après le premier mois d’essai et les développeurs rechignent à utiliser le produit qu’ils ont créé.
Le fantasme d’un monde digital n’est d’ailleurs pas nouveau et Mark Zuckerberg n’est ni le premier, ni le dernier, à en avoir eu l’idée.
Finalement, le métaverse n’est qu’une solution en quête d’un problème.
Et comme les NFT ou les télévisions 3D, on se rendra tôt ou tard compte que ce que l’on pensait être le futur est inutile, car on remplace les limites du monde physique par celles du monde virtuel.
Mais pour les actionnaires, le vrai problème, c’est que personne n’est en mesure de contrecarrer les plans de Mark Zuckerberg.
Le capital de Meta Platforms est en effet constitué de deux types d’actions.
Les actions de classe A, qui sont cotées en bourse et que tout le monde peut acheter, ne disposent que d’un seul droit de vote.
Les actions de classe B, qui sont détenues par Mark Zuckerberg et un cercle restreint d’individus, disposent de dix droits de vote.
De ce fait, Mark Zuckerberg contrôle ~55% des droits de vote, mais ne détient que ~13% des actions de Meta Platforms.
Il cumule également les positions de Directeur Général de la société et de Président du conseil d’administration, disposant ainsi des pleins pouvoirs pour imposer ses décisions.
Malheureusement, Mark Zuckerberg est borné à son idée, et Meta Platforms devrait continuer de déverser des milliards dans le métaverse, alors que les investisseurs le supplient de mettre un terme à ce cauchemar.
Car ce n’est pas pour rien que le cours de l’action Facebook a perdu -64,65% depuis que son nom a été changé pour Meta Platforms.
💵 Comment investir intelligemment ?
Il est nécessaire qu’il existe un contre-pouvoir dans une entreprise.
Cela vaut également pour les entreprises familiales, bien que ces dernières ont tendance à surperformer en bourse, justement grâce à leur vision de long-terme.
Mais contrairement à Mark Zuckerberg, elles n’ont pas la mainmise sur les décisions, et les actionnaires ont leur mot à dire, proportionnellement à leur participation au capital.
De nombreuses entreprises technologiques privilégient les structures Dual Class pour permettre à leurs fondateurs de garder le contrôle et de concrétiser leur vision.
Ce n’est pas un problème en soi, mais il s’agit d’un outil à double tranchant.
💡 Pensez à vérifier que le pouvoir n’est pas concentré entre les mains d’une seul et même personne, surtout si vous n’êtes pas à l’aise avec sa vision de long-terme.
Tout comme internet à ses débuts, les avis sur le métaverse et son impact sont extrêmes.
Pour certains, il s’agit d’une technologie dysptoptique.
Pour d’autres, il s’agit de l’avenir de l’humanité.
Mais peu importe ce que vous en pensez, il ne faut pas confondre vitesse et précipatation.
Vous ne pouvez pas investir massivement et rapidement dans des projets aussi ambitieux.
Les entreprises qui dominent internet aujourd’hui se sont toutes créées bien après le lancement de ce dernier.
Et celles qui en étaient aux avant-postes sont tombées dans l’oubli.
💡 Le First Mover Advantage, c’est à dire, l’avantage d’arriver le premier sur un marché, est souvent une illusion qui mène à un destin funeste.
Certains investisseurs, pragmatiques, s’intéressent de plus en plus à l’action Meta Platforms car son prix n’a jamais été aussi faible.
Ils n’ont pas forcément tord et leurs arguments sont souvent logiques et bien fondés.
Malheureusement, je crains que cette obsession pour le métaverse ne continue de tirer Meta Platforms vers le bas, alors que l’entreprise a de nombreux défis à relever concernant ses activités historiques.
“Ce n’est vraiment pas cher” n’est donc pas, à lui seul, un argument suffisant pour foncer tête baissée.
💡 La “bonne opportunité” peut vite se transformer en “piège à valeur”.
💥 Le mot de la fin
Malgré mon avis négatif sur le titre, les investisseurs les plus téméraires pourraient parier sur un retournement de veste de la part de Mark Zuckerberg, et mettre la main sur quelques actions Meta Platforms, à titre spéculatif.